L’anxiété est une émotion normale que nous ressentons tous à un moment ou un autre. Il s’agit d’un signal envoyé par notre cerveau pour nous informer sur un potentiel inconfort ou danger (réel ou figuré). Pour certaines personnes, l’anxiété peut devenir un problème envahissant et persistant, à tel point que l’on va parler de “trouble” anxieux car l’impact sur la qualité de vie est important, avec un retentissement fonctionnel significatif (c’est à dire que l’anxiété va devenir invalidante et va empêcher / entraver la vie quotidienne). On distingue classiquement les troubles anxieux généralisés (TAG), les troubles paniques (TP) et la phobie sociale (PS). Nous parlerons également ici du Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT ou PTSD en anglais) même si ce trouble est en général classé à part car ce n’est pas uniquement un trouble anxieux.
Trouble Anxieux Généralisé (TAG)
Le TAG affecte environ 3% de la population générale chaque année. Les femmes sont deux fois plus susceptibles d’être atteintes de ce trouble que les hommes. Le TAG peut survenir à tout âge, mais il apparaît généralement durant l’adolescence ou l’âge adulte. Les personnes atteintes de TAG éprouvent une anxiété excessive et incontrôlable concernant divers aspects de la vie quotidienne, comme le travail, les relations, la santé et les finances. Il s’agit d’une anxiété latente, qui dure longtemps, comme si elle était “tout le temps la”, comme une “boule au ventre permanente” à tel point que cela entraine une importante fatigue, des difficultés à se concentrer, une irritabilité, des problèmes de sommeil, des tensions musculaires, etc. Il s’agit d’un trouble neurobiologique complexe lié à des déséquilibres chimiques neurobiologiques et à des facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques, ce qui nécessite donc un traitement combinant une approche en psychothérapie, en relaxation, et dans un certain nombre de cas un traitement médicamenteux est nécessaire vu l’intensité des symptômes.

Trouble Panique
Le trouble panique touche environ 2% à 3% de la population mondiale. Il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et se manifeste généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Les personnes atteintes de trouble panique éprouvent des attaques de panique récurrentes et imprévisibles. Ces attaques se caractérisent par une soudaine montée de peur intense, accompagnée de symptômes physiques tels que palpitations cardiaques, essoufflement, tremblements, nausées et étourdissements. Les individus peuvent également craindre de perdre le contrôle, devenir fous ou mourir. La encore des facteurs biologiques, génétiques, psychologiques et environnementaux.
Le terme “panique” vient du mot grec “Panikos”, faisant référence au dieu sylvien Pan, considéré comme effrayant dans la mythologie grecque. La panique était associée à des phénomènes collectifs, et les ennemis des Grecs fuyaient souvent en état de panique face aux bruits entendus dans les montagnes et les forêts, que l’on attribuait à Pan. En français, on utilise deux mots issus de la même racine grecque, “angoisse” et “anxiété”, qui ont des nuances différentes.
Comme pour le TAG, le trouble panique est généralement traité avec une combinaison de médicaments et de psychothérapie. Les antidépresseurs et les anxiolytiques peuvent aider à réduire la fréquence et l’intensité des attaques de panique. La TCC est également efficace pour aider les personnes atteintes de trouble panique à comprendre et à gérer leurs symptômes. Des techniques de relaxation, comme la respiration profonde et la méditation, peuvent également être bénéfiques pour gérer l’anxiété.
Phobies Sociales
Les phobies sociales, également connues sous le nom de trouble d’anxiété sociale, affectent environ 7% de la population mondiale. Elles peuvent se développer à tout âge, mais les premiers symptômes apparaissent généralement à l’adolescence. Les personnes atteintes de phobies sociales éprouvent une peur intense et persistante d’être jugées, humiliées ou rejetées dans des situations sociales. Cette peur peut être si intense qu’elle provoque des réactions physiques telles que rougeurs, transpiration, tremblements et palpitations cardiaques. Les individus atteints de phobies sociales évitent souvent les situations sociales ou les endurent avec une détresse considérable. Une idée fausse courante est que les personnes atteintes de phobies sociales sont simplement timides ou introverties. En réalité, la phobie sociale est un trouble anxieux sévère qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne, affectant ses relations, sa carrière et son bien-être général. Les traitements pour les phobies sociales incluent la psychothérapie, les médicaments et les techniques d’auto-assistance. La TCC est souvent utilisée pour aider les personnes atteintes de phobies sociales à identifier et à remettre en question leurs pensées et croyances dysfonctionnelles. Les antidépresseurs et les anxiolytiques peuvent également être prescrits pour aider à gérer les symptômes. Les techniques d’auto-assistance, telles que la méditation et les exercices de respiration, peuvent être utiles pour gérer l’anxiété au quotidien.
Trouble de Stress Post-Traumatique
Le TSPT peut survenir après qu’une personne ait été exposée à un événement traumatisant (guerre, accident grave, agression sexuelle, etc.) ou d’autres expériences potentiellement mortelles ou menaçantes (y compris de manière indirecte). Les critères diagnostic comprennent une exposition à un événement traumatisant, la présence de symptômes intrusifs (comme des flashbacks ou des cauchemars), des comportements d’évitement des stimuli habituellement associés au traumatisme (ex : évitement des voiture si accident de voiture, évitement d’un lieu ou à eu lieu le traumatsme, etc.), des altérations négatives de la cognition et de l’humeur liées à l’événement traumatisant (pouvant entrainer anxiété et symptômes dépressifs), ainsi qu’une activation accrue appelée l’hypervigilance (pouvant se manifester comme l’impression d’être en permanence sur le qui-vive, de ne pas pouvoir se calmer, comme une irritabilité ou une réponse de sursaut exagérée). Ces symptômes durent plus d’un mois et causent une détresse ou une altération significative du fonctionnement quotidien. Ce trouble peut succéder à un état de stress aigu (qui lui surviendra immédiatement au décours du traumatisme) mais ce n’est pas une obligation, il peut également apparaitre plusieurs mois, voir plusieurs années après le traumatisme.
Sur le plan de la pathophysiologie, le TSPT est associé à des changements dans plusieurs régions du cerveau, notamment l’amygdale, l’hippocampe, et le cortex préfrontal. Par exemple, l’amygdale, qui joue un rôle dans le traitement des émotions, est souvent hyperactive chez les personnes atteintes de TSPT, ce qui peut expliquer pourquoi elles réagissent de manière excessive à des stimuli qui rappellent l’événement traumatisant. L’hippocampe, une région du cerveau impliquée dans la mémoire, peut, à l’inverse, être réduit en taille chez certains patients, ce qui pourrait contribuer à des difficultés de mémorisation et à la ré-experimentation du traumatisme. En outre, des anomalies dans la régulation des hormones de stress, comme le cortisol, ont également été observées.
Pour illustrer, on peut imaginer un vétéran de guerre qui, après être rentré chez lui, se trouve incapable de regarder des feux d’artifice sans revivre les bombardements qu’il a vécus, ou une personne ayant survécu à un grave accident de voiture et qui, des mois plus tard, ressent toujours une angoisse intense à l’idée de monter dans un véhicule. Ce ne sont pas simplement des réactions de tristesse ou de peur passagères ; il s’agit de réactions profondes et persistantes qui perturbent le quotidien. On pourrait dire que le TSPT est comme une empreinte indélébile laissée dans le cerveau après un événement traumatisant, et cette empreinte affecte la façon dont une personne perçoit, ressent et réagit au monde qui l’entoure.

Conclusion : Le trouble anxieux généralisé, le trouble panique et les phobies sociales sont des troubles anxieux courants qui peuvent avoir un impact considérable sur la vie des personnes atteintes. Il est important de reconnaître les symptômes de ces troubles et de chercher un traitement approprié. Grâce à la combinaison de médicaments, de psychothérapie et de techniques d’auto-assistance, de nombreuses personnes atteintes de troubles anxieux peuvent mener une vie épanouissante et gérer efficacement leur anxiété.
Références : https://www.inicea.fr/articles/pathologie/trouble-panique