
La psychiatrie nutritionnelle s’intéresse à l’utilisation des aliments et leurs compléments dans le cadre de la prise en charge des troubles en santé mentale.
La psychiatrie nutritionnelle (parfois appelée “nutripsychiatrie”) est fondée sur les connaissances scientifiques des mécanismes neurobiologiques et leur modulation par l’alimentation. En effet l’alimentation joue un rôle dans de nombreux mécanismes biologiques tels que l’inflammation, les mécanismes oxydatifs, le microbiote intestinal mais aussi la plasticité cérébrale et l’expression épigénétique.
Les déterminants de la santé mentale son nombreux et complexes et les habitudes nutritionnelles en font partie.
Plusieurs éléments sont donc prit en compte :
L’optimisation des précurseurs des neuromédiateurs. Les processus neurobiologiques utilisent divers neuromédiateurs (sérotonine, dopamine, GABA, etc.) pour parvenir à diverses fonctions (inhibition de certaines activité, augmentation de l’activité, processus émotionnels ou volitionnels, etc.). Ces neuromédiateurs sont “fabriqués” à partir de composé retrouvés dans l’alimentation. A titre d’exemple le tryptophane est un précurseur de la sérotonine (et comme cette dernière ne passe pas la barrière hémato-encéphalique, elle doit être fabriquée directement dans le cerveau à partir du tryptophane qui lui la passe) et la tyrosine est un précurseur de la dopamine.
L’optimisation des acides aminés. Un certain nombre d’acide aminés participent au fonctionnement du système nerveux central. C’est par exemple le cas du GABA, l’un des principaux neuromédiateur inhibiteur qui en se liant sur ses récepteurs (GABA-R) a des effets anxiolytiques “naturels” (ce sont sur ces récepteurs qu’agissent également les anxiolytiques non naturels : alcool, benzodiazépine, etc.). Le GABA ne passe pas non plus la barrière hémato-encéphalique mais plusieurs études ont montré qu’une absorption orale de GABA a néanmoins de répercussions au niveau central (avec une augmentation du GABA endogène dans le système nerveux) probablement par effet bottom-up. Par ailleurs de nombreux travaux étudient les effets du microbiote sur la fabrication du GABA (par exemple par certain probiotiques) de manière a en augmenter la teneur. Un précurseur du GABA est la glutamine, ce qui constitue également une piste prometteuse. D’autres acides aminés sont également étudiés : N-Acéty-Cystéine, L-Carnitine, LAC, etc.
L’optimisation vitaminique. Les vitamines sont essentielles au fonctionnement de l’organisme, et certaines d’entre elles participent aux processus biochimiques qui aboutissent à la formation des neuromédiateurs (c’est par exemple le cas de certaines vitamines du groupe B).
Les régimes alimentaires. Plusieurs études s’intéressent aux modifications alimentaires qui pourraient avoir des effets sur la sphère psychique ou cognitive. Citons par exemple les régimes anti-inflammatoires. La nutrition est importante aussi pour éviter les complications métaboliques liées à certains traitements psychotropes.