dans des revues à comité de lecture

Insights into medical students’ perceptions of work culture during the COVID-19 pandemic: a mixed method study (BMC Medical Education)
La pandémie de COVID-19 a entraîné de profonds changements sociaux qui ont affecté les étudiants du monde entier. Ces changements ont eu des conséquences à la fois psychologiques et économiques, et ont également conduit à l’adoption de nouvelles méthodes d’enseignement. Elle peut également avoir un impact sur la culture professionnelle, qui est l’ensemble collectif de valeurs, de normes et de pratiques au sein d’une profession spécifique, façonnant la manière dont les individus dans ce domaine se comportent, communiquent et s’identifient à leur travail. L’objectif de cette étude était d’examiner la perception de la culture professionnelle par les étudiants en médecine pendant la crise COVID-19, lorsqu’ils ont volontairement participé au réseau de soins de santé mis en place, en dehors des stages universitaires, pour la prise en charge des patients atteints de COVID.
Méthodes utilisées
Une étude par questionnaire basée sur la méthodologie des vignettes a été menée auprès d’étudiants en médecine de troisième année. S’appuyant sur trois scénarios dans lesquels les étudiants étaient diversement engagés dans la gestion de crise, elle comprenait des questions sur leurs perceptions de la profession médicale, leur motivation et leur sentiment d’appartenance à la profession.
Résultats
352 étudiants ont répondu à l’enquête. La pandémie a eu un impact à la fois positif et négatif sur la perception qu’ont les étudiants de la profession médicale. L’analyse des clusters à l’aide d’un algorithme k-means et d’une analyse en composantes principales a révélé trois groupes d’étudiants ayant des perceptions différentes de la profession médicale. Le premier groupe, qui représentait la majorité des étudiants, correspondait à une perception relativement positive de la profession qui a été renforcée pendant la pandémie. Dans le deuxième groupe, les perceptions des étudiants ont été encore renforcées et une importance particulière a été accordée à l’expérience sur le terrain. Les étudiants du troisième groupe ont les perceptions les plus négatives, ayant été le plus ébranlés par la pandémie, et ils accordent peu d’importance à l’expérience de terrain.
Conclusions
L’analyse a mis en évidence l’importance pour les étudiants d’être capables de s’adapter et de faire appel à un éventail de ressources pendant la pandémie de COVID-19. Cela souligne la nécessité d’avoir des cultures professionnelles qui favorisent l’adaptabilité et l’adaptation. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les effets à long terme de la pandémie sur la perception qu’ont les étudiants de la profession médicale et pour identifier les interventions qui pourraient soutenir les étudiants après cette période difficile.

Adjunctive Antidepressant Maintenance in Bipolar I Depression (NEJM)
Lettre à l’éditeur sur l’étude Yatham LN, Arumugham SS, Kesavan M, Ramachandran K, Murthy NS, Saraf G, Ouyang Y, Bond DJ, Schaffer A, Ravindran A, Ravindran N, Frey BN, Daigneault A, Beaulieu S, Lam RW, Kondapuram N, Reddy MS, Bhandary RP, Ashok MV, Ha K, Ahn YM, Milev R, Wong H, Reddy YCJ; BEAM-BD Trial Group. Duration of Adjunctive Antidepressant Maintenance in Bipolar I Depression. N Engl J Med. 2023 Aug 3;389(5):430-440. doi: 10.1056/NEJMoa2300184. PMID: 37530824.

Pharmacogenetic Guidelines for Psychotropic Drugs: Optimizing Prescriptions in Clinical Practice (Pharmaceutics)
Les modalités de prescription d’un psychotrope (dose et choix de la molécule) sont actuellement insatisfaisantes, ce qui peut conduire à un manque d’efficacité du traitement associé à une exposition prolongée du patient aux symptômes de sa maladie et aux effets secondaires de la molécule. Afin d’améliorer la qualité de la prescription des traitements, une partie de la recherche biomédicale actuelle est consacrée au développement d’outils pharmacogénétiques pour une prescription individualisée. Dans ce guide, nous présenterons les gènes d’intérêt avec des recommandations cliniques de niveau 1 selon PharmGKB pour les deux grandes familles de psychotropes : les antipsychotiques et les antidépresseurs. Pour les antipsychotiques, il s’agit de CYP2D6 et CYP3A4, et pour les antidépresseurs, de CYP2B6, CYP2D6 et CYP2C19. L’étude s’attachera à décrire le rôle de chaque gène, à présenter les variantes qui entraînent des changements fonctionnels et à discuter des implications pour les prescriptions dans la pratique clinique.

Digital Phenotyping: Data-Driven Psychiatry to Redefine Mental Health (JMIR)
Le terme « phénotype digital » fait référence à l’empreinte numérique laissée par les interactions entre le patient et son environnement. Il présente un potentiel à la fois pour la recherche et les applications cliniques, mais remet en question notre conception des soins de santé en opposant deux approches distinctes de la médecine : l’une centrée sur la maladie dans le but de la classer et de la guérir, et l’autre centrée sur les patients, leur détresse personnelle et leurs expériences vécues. Dans le contexte de la santé mentale et de la psychiatrie, les avantages potentiels du phénotypage numérique comprennent la création de nouvelles voies de traitement et la possibilité pour les patients de prendre en charge leur propre bien-être. Cependant, cela se fait au prix du sacrifice de l’élément humain fondamental de la psychothérapie, qui est essentiel pour répondre à la détresse des patients. Dans ce point de vue, nous discutons des avancées rendues possibles par le phénotypage numérique et soulignons le risque que cette technologie peut poser en excluant partiellement les professionnels de la santé du diagnostic et du processus thérapeutique, renonçant ainsi à une dimension essentielle des soins. Nous concluons en formulant des recommandations concrètes sur la manière d’améliorer la technologie actuelle du phénotypage numérique afin qu’elle puisse être exploitée pour redéfinir la santé mentale en responsabilisant les patients sans les aliéner.

Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation (rTMS) in Post-Traumatic Stress Disorder: Study Protocol of a Nationwide Randomized Controlled Clinical Trial of Neuro-Enhanced Psychotherapy « TraumaStim » (Brain Sciences)
L’utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne à haute fréquence (SMTHF) du cortex préfrontal dorsolatéral droit (DLPFC) dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est actuellement considérée comme une intervention de niveau B (efficacité probable). La SMTr HF a suscité l’intérêt en tant que méthode thérapeutique de neuromodulation pour le TSPT. L’exposition prolongée et la thérapie de réactivation sont également considérées comme des traitements de première ligne du SSPT. Des études cliniques randomisées et contrôlées examinant l’efficacité de plusieurs séances de SMTr couplées à une psychothérapie n’ont pas encore été menées à bien. Au total, 102 patients souffrant d’un ESPT réfractaire seront assignés au hasard (1:1) à une thérapie de réactivation, en plus d’une SMTF-H active (20 Hz) ou d’une SMTF-H fictive, pendant 12 séances, dans le cadre d’un essai national, multicentrique et contrôlé en double-aveugle. L’impact sur les symptômes de l’ESPT et le fonctionnement neurocognitif sera évalué. Le résultat principal est le score de sévérité de l’ESPT mesuré sur la base de l’échelle CAPS-5 (Clinician-Administered PTSD Scale) à un mois. Si cette thérapie supplémentaire est couronnée de succès, les autorités réglementaires pourraient être amenées à approuver cette nouvelle technique de traitement de l’ESPT. En outre, elle élargit le champ de la psychothérapie assistée par neurostimulation.

Transcranial Magnetic Stimulation (rTMS) on the Precuneus in Alzheimer’s Disease: A Literature Review (Brain Sciences)
La présente revue de la littérature visait à évaluer l’efficacité de la SMTr sur le précuneus en tant que traitement potentiel de la maladie d’Alzheimer (MA). Bien que le nombre d’études ciblant spécifiquement le précuneus soit limité, les résultats de cette revue suggèrent les bénéfices potentiels de cette approche. Les études futures devraient se concentrer sur l’exploration des effets à long terme de la SMTr sur le précuneus chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, ainsi que sur la détermination des paramètres et des protocoles de stimulation optimaux pour cette population. En outre, l’étude des effets de la SMTr sur le précuneus en combinaison avec d’autres régions du cerveau impliquées dans la maladie d’Alzheimer pourrait fournir des informations précieuses pour le développement d’un traitement efficace de cette maladie neurodégénérative débilitante.

Variability in Motor Threshold during Transcranial Magnetic Stimulation Treatment for Depression: Neurophysiological Implications (Brain Sciences)
La mesure du seuil moteur (SM) est un élément important pour déterminer l’intensité de la stimulation lors d’un traitement par stimulation magnétique transcrânienne (SMTr). Les recommandations actuelles proposent sa réalisation au moins une fois par semaine. La variabilité de ce seuil moteur est un facteur important à considérer car elle pourrait traduire certaines spécificités neurophysiologiques. Nous avons mené une étude naturaliste rétrospective sur les données de 30 patients traités pour une dépression résistante au traitement dans un centre spécialisé en SMTr. Pour chaque patient, des potentiels évoqués moteurs (MEP) hebdomadaires ont été réalisés et plusieurs éléments cliniques ont été recueillis dans le cadre de nos entretiens cliniques. En ce qui concerne la réponse au traitement (Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9) avant et après le traitement), on a constaté une différence moyenne de -8,88 (-21 à 0) dans le PHQ9 dans le groupe Theta Burst, de -9,00 (-18 à -1) dans le groupe Haute fréquence (10 Hz) et de -4,66 (-10 à +2) dans le groupe Basse fréquence (1 Hz). L’amélioration moyenne des symptômes dépressifs était de 47 % (p < 0,001, taille de l’effet : 1,60). Le seuil moteur a évolué au cours du traitement, avec une amplitude individuelle minimale de 1 point et maximale de 19 points (sous-ensemble total), et une concentration plus importante dans le groupe rémission (4 à 10) que dans les autres groupes (3 à 10 dans le groupe réponse, 1 à 8 dans le groupe réponse partielle, 3 à 19 dans le groupe stagnation). Nous notons également que la différence entre MT à la semaine 1 et à la semaine 6 n’était statistiquement significative que dans le groupe rémission, avec un profil évolutif différent montrant une tendance à la hausse de MT. Nos résultats suggèrent une valeur prédictive potentielle des changements de MT au cours du traitement, en particulier une augmentation de MT chez les patients qui atteignent la rémission et une « rupture » distincte de MT autour de la 4ème semaine, qui pourrait prédire la non-réponse.

No place in France for repetitive transcranial magnetic stimulation in the therapeutic armamentarium of treatment-resistant depression? (Brain Stimulation)
Un groupe international d’experts en TMS conteste l’avis négatif de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur l’efficacité de la rTMS pour la dépression résistante. La HAS a basé ses conclusions sur une méta-analyse de 8 études, jugée non représentative par les experts qui critiquent le manque d’inclusion des données significatives existantes. Ils remettent en question la méthodologie de la HAS, notamment le choix des études et la période analysée, omettant des essais pivots antérieurs à 2017. Les experts soulignent l’efficacité prouvée de la rTMS dans de nombreux essais et la considèrent comme une option thérapeutique pertinente. De plus, contrairement aux affirmations de la HAS, la rTMS pourrait être économiquement viable en tenant compte des bénéfices sur la gestion de la dépression. La décision de la HAS est critiquée pour ses conséquences sur l’accès aux soins et les pratiques cliniques en France, risquant de compromettre l’innovation thérapeutique dans le domaine de la psychiatrie et la recherche clinique.