Que sont les troubles du sommeil ?
Les troubles du sommeil et de la vigilance sont globalement fréquents en population générale. Dans le seul cadre de la psychiatrie, le sommeil représente une phase de repos et de réparation cellulaire cérébrale cruciale, leur prise en charge est déterminante dans l’évolution et le pronostic de la pathologie associée. Par corollaire, ces troubles se compliquent de nombreux cas de résistance au traitement.
Les principaux troubles du sommeil
L’insomnie :
Elle associe des troubles du sommeil nocturne et une fatigue, somnolence ou déconcentration durant la journée. Passagère, elle doit donner lieu à la recherche de facteurs de stress transitoires, et rentre généralement dans l’ordre une fois ces derniers atténués. En revanche, si l’insomnie s’installe dans une forme chronique (par exemple plus de 3 nuits par semaine, ou des troubles sur une durée de plus de 3 mois), elle peut nécessiter des explorations complémentaires, pour éliminer d’autres troubles du sommeil plus discrets, et doit amener à dépister des problématiques psychiatriques, comme les troubles de l’humeur ou l’anxiété.
Les troubles ventilatoires du sommeil :
Le syndrome d’apnées/hypopnées (obstructif ou central), le syndrome d’hypoventilation lié à obésité et le syndrome d’hypoventilation alvéolaire sont des troubles définis par une diminution des débits d’air dans les poumons pendant le sommeil, donnant lieu à une altération de l’oxygénation du sang. Cette dernière finit par provoquer une mise en alerte de certaines structures cérébrales, et donnent lieu à des efforts respiratoires induisant des réveils nocturnes désagréables, mais aussi des « micro-éveils », totalement inconscients, avec une fréquence pouvant parfois dépasser plusieurs dizaines par heure, et dégradant considérablement la qualité du sommeil. Souvent accompagnés de ronflements, ces troubles sont par ailleurs statistiquement associés à d’autres maladies, notamment cardiovasculaires, dont l’hypertension artérielle et le diabète de type II, qu’ils peuvent considérablement déstabiliser, ainsi que les accidents vasculaires cérébraux et les infarctus du myocarde qu’ils peuvent favoriser.
La maladie de Willis-Ekbom :
Il s’agit d’une maladie neurologique impliquant vraisemblablement la dopamine (neurotransmetteur du système nerveux central) et se caractérisant par un défaut de mise au repos du système nerveux. Se traduisant par des symptômes dans la journée – le syndrome d’impatience des membres inférieurs- et nocturnes – les mouvements périodiques de jambes-, cette pathologie est caractérisée par des sensations désagréables (consciemment perçues lorsqu’elles se manifestent durant l’éveil) dans les membres ou à leur racine, sous des formes diverses, de la légère démangeaison aux fourmillements en passant par des douleurs similaires à des décharges électriques. Ces symptômes sont atténués par le mouvement, aussi le sujet se met-il spontanément à bouger, plus ou moins brusquement, ce qui peut conduire ici encore à une altération de la qualité du sommeil lors de manifestations nocturnes. Ce trouble neurologique fréquent est aggravé par d’autres conditions, comme la grossesse, le diabète, la carence martiale ou l’insuffisance rénale. Il peut par ailleurs être confondu avec certaines formes d’épilepsie.
Les parasomnies :
Il s’agit d’un ensemble de troubles du sommeil, ou à la lisière de l’éveil, caractérisés par des évènements comportementaux et/ou psychiques, généralement inconscients. Fréquentes chez l’enfant, mais plus rares chez l’adulte, les parasomnies peuvent perturber la qualité du sommeil, provoquer fatigue et somnolence durant la journée, et même entrainer des blessures. Elles sont avant tout catégorisées par les phases du sommeil qu’elles perturbent : préliminaire au sommeil, en sommeil lent profond, en sommeil paradoxal ou mixtes. Leurs manifestations sont variées, des terreurs nocturnes au somnambulisme en passant par les éveils confusionnels, les paralysies récurrentes ou des troubles alimentaires du sommeil, des hallucinations hypnagogiques, etc…
La narcolepsie :
Egalement nommée maladie de Gélineau, il s’agit à proprement parler d’un trouble de l’éveil plutôt que du sommeil. Rare, chronique et très invalidante, cette pathologie est avant tout marquée par des accès de sommeil brutaux et invincibles, souvent accompagnés d’abolitions tout aussi brutales du tonus musculaire (cataplexie, fréquemment déclenchée par des émotions fortes) ainsi que d’une somnolence diurne excessive et de diverses parasomnies. Il s’agit d’une maladie de mieux en mieux connue, dont l’origine pourrait s’avérer génétique et auto-immune.
Les évaluations nécessaires au diagnostic des troubles du sommeil
L’examen clinique :
Il conserve a une importance déterminante. Pouvant nécessiter un partenariat multidisciplinaire avec d’autres spécialités, certes psychiatrique mais aussi cardiologique, pneumologique ou Oto-Rhino-Laryngologique (ORL), il est enrichi d’échelles et d’autoquestionnaires visant à caractériser précisément les troubles du sommeil et rechercher d’éventuelles pathologies associées comme les troubles de l’humeur.
Les examens paracliniques :
Ils ont en définitive une place de choix dans l’algorithme diagnostique des troubles du sommeil. De la simple oxymétrie nocturne à la polygraphie ambulatoire associant des capteurs de mouvements, de débit, de bruits ou de positions nocturnes (avec lesquels on dort une nuit chez soi), et jusqu’à la polysomnographie (réalisée en hospitalisation) permettant d’ajouter l’enregistrement de l’activité cérébrale nocturne au moyen d’un électro-encéphalogramme et d’évaluer le type et la durée des phases/cycles de sommeil, de nombreux examens complémentaires sont actuellement disponibles, permettant une évaluation précise des troubles du sommeil. On peut également y ajouter des examens spécifiques pratiqués dans des centres du sommeil spécialisés comme les tests itératifs de latence d’endormissement ou de maintien de l’éveil, pour affiner les hypothèses diagnostiques.
Idées reçues ?
A venir
Etudes scientifiques ?
A venir
Prise en charge ?
Ils sont évidemment dépendants de leur cause. Certains, comme les machines d’assistance ventilatoire nocturne ou les orthèses d’avancée mandibulaire, ne peuvent être prescrits que par un médecin académiquement formé aux troubles du sommeil.
Ci-après, une vidéo informative réalisée durant le confinement qui rappel les principales règles d’hygiène du sommeil

Page d’information sur les troubles du sommeil
L’objet de cette page est de donner une information scientifique fiable sur les troubles du sommeil. Elle sera mise à jour au fur et à mesure.