Qu’est ce que la rTMS ?

Neurostimulation médicale par Stimulation Magnétique Transcrânienne

La Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive (rTMS) est défini par la Haute Autorité de Santé (HAS, note de cadrage p. 3) comme un acte thérapeutique médical de neurostimulation non invasive cherchant à moduler l’excitabilité de certaines zones du cerveau en vue d’améliorer les symptômes de pathologies neuropsychiatriques comme la dépression. En d’autre terme, grâce à des impulsions magnétiques répétés, il est possible de modifier le métabolisme cérébrale pour traiter une pathologie qui touche le cerveau sans être invasif.

Les effets de cette technique sont étudiés depuis 1985. Sans besoin d’anesthésie, ce traitement passe par des stimulations magnétiques focalisées et répétées en regard d’une région cérébrale impliquée dans le mécanisme d’une pathologie neuropsychiatrique.

L’objectif de la rTMS dans le traitement de la dépression n’est pas de se substituer entièrement aux médicaments déjà en place, mais de potentialiser leurs effets pour obtenir une réponse thérapeutique (réduction des symptômes par deux), ou mieux, une rémission (disparition complète) et prévenir une rechute dépressive.

Pour les professionnels de santé (ou les patients) désireux d’en savoir plus, nous vous invitons à vous rendre sur la page Espace Pro qui permet d’avoir des informations scientifiques plus poussées et d’accéder à une bibliographie spécialisée sur le sujet.

Sommaire

POUR QUI ?

Quelles pathologies sont concernées ?

COMMENT ?

Comment se déroule une cure dans le cabinet ?

RISQUES ?

Quels sont les effets indésirables ? Les risques ?

ETUDES ?

Comment ça marche ?
Quels résultats scientifiques ?

FAQ ?

Autres questions souvent posées


Tarifs ?

Combien coute une séance ? Est-ce prit en charge ?


Pour qui ?

Cette technique est utilisée dans plusieurs spécialités médicales : psychiatrie, neurologie (post-AVC, SEP, myélopathie, maladie d’Alzheimer, Parkinson, etc.), médecine de la douleur (douleurs neuropathiques, fibromyalgie, douleur chronique, etc.). Toutes les pathologies ne sont pas accessibles à ce traitement, au sein du cabinet on traite essentiellement les dépressions résistantes, les douleurs neuropathiques, et dans certains cas, après évaluation spécialisée et concertation, d’autres types de troubles (TOC, addictions, troubles anxieux notamment, mais également hallucinations résistantes de la schizophrénie et stress post-traumatique).

La rTMS peut être utile dans d’autres situations :
– Refus de médicaments
– Intolérance médicamenteuse
– Contre-indications médicamenteuse


Cure type dans le cabinet médical

La durée et la fréquence des séances varie selon la situation clinique. A titre d’exemple, la cure type en cas de dépression repose sur cinq séances par semaine durant six semaines.

  • Un psychiatre spécialisé en rTMS vous reçoit pour un entretien d’évaluation initial afin de déterminer le protocole thérapeutique adéquate (fréquence, durée, localisation et type de neurostimulation).
  • Chaque jour de la cure, vous êtes reçu par un opérateur qui vous accompagne tout au long de la séance.
  • Un suivi psychiatrique spécialisé est assuré plusieurs fois par semaine en consultation sur toute la durée de la cure. Il s’agit d’entretiens standardisés ayant pour but de réévaluer et d’ajuster le protocole afin qu’il soit le plus personnalisé possible.
  • En fin de cure, des séances de « consolidation » ou « d’entretien » peuvent être prescrites si votre situation le justifie.

A quoi ressemble une séance en pratique ?

Petite vidéo explicative

Fournie par Deymed



Risques ?

Céphalées, douleurs

C’est le principal inconfort lié à la technique, on ne le retrouve que chez un patient sur deux. La sensation douloureuse est modérée et facilement contrôlée par un antidouleur classique (ex : paracétamol).

Signes neurologiques

Il existe un risque de crise d’épilepsie essentiellement chez les patients ayant des antécédents d’épilepsie. Le risque est estimé à environ 1/35.000 séances.

Fatigue

Lors de la cure, certains patients peuvent décrire de la fatigue (le cerveau est l’organe qui consomme le plus d’énergie du corps humain)

Arret du traitement

Moins de 1% des patients interrompent leur traitement. Il s’agit d’une des techniques qui bénéficie d’un des meilleurs taux d’observance.


Précautions d’emploi ?

Implant cochléaire

Il s’agit de la seule contre-indication formelle au traitement.

Autres dispositifs implantables

La balance bénéfice risque doit être évaluée par le médecin spécialiste pour déterminer si le traitement peut être employé notamment en cas de pacemaker et de stimulateur cérébral implanté.

Epilepsie

Même en cas d’épilepsie le traitement peut être proposé après une évaluation médicale spécialisée.

Que disent les

Etudes scientifiques ?

Les études sont claires : 60 à 80% des patients traités par rTMS sont améliorés par la technique.

Cette amélioration peut signifier deux choses : soit une réponse au traitement (diminution par deux des symptômes), ce qui est le cas pour 30 à 53% des patients, soit une rémission (disparition des symptômes), ce qui est le cas pour 30% des patients.

Au moins 2 semaines sont nécessaires pour qu’un effet thérapeutique soit retrouvé, et les recommandations actuelles favorisent des cures d’au moins 30 séances pour que l’effet thérapeutique soit maximal.

Les autres principaux troubles qui ont le meilleur niveau de preuve sont : les douleurs neuropathiques, la fibromyalgie, la maladie de Parkinson, la réadaptation après un AVC (paralysie du membre supérieur), le stress post-traumatique?

Des références bibliographiques sont disponibles sur la page dédiée aux professionnels de santé.

F.A.Q.

Questions fréquentes

  • Est-ce que la rTMS entraine des problèmes de mémoire ?

Non. Contrairement à la sismothérapie (ECT), la rTMS n’altère pas les fonctions cognitives. Certaines études retrouvent au contraire une amélioration de ces fonctions avec plusieurs essais en cours de la rTMS pour traiter les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Mild Cognitive Impairment, etc.). Un article prometteur sur la rTMS pour le traitement de la Maladie d’Alzheimer est synthétisé ici. La rTMS a aussi été utilisé avec succès dans un case-report sur la maladie de Korsakoff (article ici)

  • Est-ce que la rTMS est possible pendant la grossesse ?

Oui et Non. De nombreuses études ont démontré l’innocuité de la rTMS pour le traitement des femmes enceintes et une synthèse des références sont rappelées ici, avec une bonne efficacité sur les dépressions du péri-partum, mais quelques articles évoquent un risque d’accouchement prématuré. Nous restons donc en attente des recommandations officielles des sociétés savantes françaises sur le sujet qui ne se sont pas encore prononcées sur cette question pour le moment. Il est possible de bénéficier de cette technique lors de la grossesse dans certains CHU.

  • Est-ce que la rTMS est réalisée chez des enfants ?

Oui et Non. L’utilisation de la rTMS en France chez les enfants et les adolescents reste exceptionnelle et réservée à des contextes très particuliers de soins spécialisés, et nécessite une RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire). Aux USA la rTMS est autorisée (et recommandée) pour la dépression de l’adolescent. En Espagne il existe des réseaux de soins utilisant cette technique pour les troubles du spectre de l’autisme.

  • Est-ce que la rTMS est compatible avec les traitements médicamenteux ?

Oui, la rTMS est parfaitement compatible avec les traitements médicamenteux. Elle est souvent proposée en complément des médicaments, en particulier lorsqu’ils ne suffisent pas à soulager les symptômes. Il n’est généralement pas nécessaire d’arrêter ou de modifier les traitements en cours avant de débuter une cure de rTMS, sauf indication contraire du médecin.

  • Est-ce qu’il y a des profils de « bon » ou de « mauvais » répondeurs ?

Oui, certaines caractéristiques peuvent influencer la réponse à la rTMS, mais aucun critère unique ne permet de prédire avec certitude qui répondra. Les patients ayant une dépression résistante mais encore une certaine réactivité émotionnelle, ou ceux dont les symptômes évoluent depuis moins longtemps, répondent parfois mieux. Des recherches sont en cours pour identifier des biomarqueurs de réponse (par EEG, IRM, phénotype clinique, etc.), mais en pratique, la rTMS peut être proposée à tout patient éligible, après évaluation par un spécialiste.

  • Est-ce qu’il est possible de faire plusieurs cures ?

Oui, il est tout à fait possible de réaliser plusieurs cures de rTMS au cours de la vie d’un patient. On observe parfois une rechute plusieurs mois après une première réponse favorable : dans ce cas, une nouvelle cure peut être proposée, avec des taux de réponse similaires voire supérieurs à la première. Certaines équipes proposent également des séances de rappel ou d’entretien, à fréquence espacée, en prévention des rechutes. Chaque décision est personnalisée, en fonction de l’évolution clinique du patient.

  • Est-ce que la rTMS est douloureuse ?

Oui et Non. La rTMS n’est pas considérée comme douloureuse par 75% des patients. Elle peut provoquer une sensation de picotement ou de tapotement sur le cuir chevelu, au niveau de la zone stimulée. Certaines personnes décrivent une gêne ou une fatigue après les premières séances, qui disparaît généralement au bout d’une ou deux semaines. Dans certains cas, un léger mal de tête peut survenir après la séance, facilement soulagé par un antalgique classique. La très grande majorité des patients tolère bien le traitement. Par ailleurs il s’agit d’une technique qui commence à être utilisée pour les migraines et céphalées résistantes.

  • Est-ce que la rTMS est remboursée ?

Non. La rTMS n’est actuellement pas remboursée en France car il n’existe pas d’acte à la nomenclature. Elle est remboursée actuellement dans de nombreux pays : USA, Canada, Luxembourg, Allemagne, Australie, Japon, etc. En France il existe un débat sur le remboursement de la technique depuis 2022 et des études médico-économiques sont en cours pour évaluer la pertinence d’un remboursement dans le système de soin français.