aiTBS en soins palliatifs : case reports préliminaires issus d’une étude

Une équipe canadienne vient de publier dans Brain Stimulation (IF 8.9) deux cas de patients issus d’une étude dont l’objectif était d’évaluer l’intérêt de la rTMS pour le traitement de la souffrance psychologique en soins palliatifs. L’article est disponible ici.

Le même protocole de aiTBS a été utilisé sur 2 patients, le premier (patient A) était un homme de 73 ans hospitalisé pour cancer du poumon (à un stade avancé) et l’autre (patient B) était un homme de 54 ans souffrant d’un cancer du rectum métastatique.

L’évaluation initiale retrouvait des éléments de détresse psychologique importante, se manifestant par des scores limites sur les échelles de dépression d’Hamilton (HDRS) et d’anxiété-dépression (HADS). Ainsi :

  • Patient A avait HDRS a 13 (dépression modérée) et HADS à 5 (anxiété “normale”)
  • Patient B avait HDRS à 17 (dépression modérée) et HADS à 17 (anxiété pathologique)

Les auteurs précisent que ces scores (qui semblent modérés) tranchaient avec une importante détresse exprimée (pleurs) et verbalisés, notamment des éléments de questionnement existentiels et des difficultés sociales (type isolement)

Le protocole de traitement, adapté du protocole SAINT/SNT était le suivant :

  • 8 séances de iTBS 600 pulses par jour (soit 4800 pulses par jour)
  • Chaque séance espacée de 45 minutes
  • A 80% du seuil moteur
  • Sur le CPFDL gauche (méthode Beam F3 pour le repérage)
  • Pendant 5 jours

Les évaluations répétées retrouvent :

Au 5ème jour:

  • Patient A : HDRS à 3 (= 10 points d’amélioration), HADS à 3 (= 2 points d’amélioration)
  • Patient B : HDRS à 2 (= 15 points d’amélioration), HADS à 4 (= 13 points d’amélioration)

Cette amélioration persiste globalement à 1 mois pour le patient B (celui qui était le plus anxieux), en revanche la situation du patient A était plus compliquée, au 28ème jour :

  • Patient A : HDRS à 12 (= 1 point d’amélioration), HADS à 7 (= 2 points de dégradation)
  • Patient B : HDRS à 7 (= 10 points d’amélioration), HADS à 7 (= 10 points d’amélioration)

L’explication pour le patient A tient au fait qu’au 26ème jour sa situation physique s’est nettement détérioré avec aggravation d’une anémie préexistante liée à son cancer, puis une dégradation globale de son état est advenue, le patient est décédé de son cancer dans les jours qui ont suivi.

La légère dégradation du patient B entre J5 et J28 s’explique, d’après les auteurs qui rapportent les propos du patient, par une aggravation de ses douleurs et par l’apparition de stresseurs externes (notamment financiers).

Les auteurs complètent les informations sur ces deux patients par le ressentit des équipes, car il n’y a pas eu d’évaluation formelles sur échelles entre J5 et J28 : les équipes soignantes décrivent clairement que l’effet de la rTMS était maintenu (notamment jusqu’à la dégradation de l’état physique du patient A).

Vu les résultats préliminaire de l’étude sur les 2 premiers participants, plutôt que d’attendre les résultats définitifs de l’étude, ils ont choisi de partager ces résultats avec la communauté scientifique. On pourra d’avance rétorquer que cela diminue la scientificité de leur démarche, mais cela donne envie d’en savoir plus et de rester attentif lorsque les résultats définitifs seront publiés, par ailleurs vu les options très limités des équipes soignantes pour soulager les patients en fin de vie, et même si des études complémentaires sont nécessaires, la rTMS semble être une solution digne d’intérêt.

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