rTMS et Maladie de Parkinson : plusieurs méta-analyse prometteuses

La maladie de Parkinson (MP) est la 2e maladie neurodégénérative la plus répandue dans le monde, après la maladie d’Alzheimer. La perte de neurones dopaminergiques dans la Substantia Nigra (noyaux gris) entraîne les symptômes moteurs caractéristiques de la MP : tremblements de repos, bradykinésie, rigidité et instabilité posturale. Moins connus que les symptômes moteurs, il existe également de symptômes qualifiés de “non moteurs” : troubles cognitifs, syndrome dépressif, apathie, dans certains cas hallucinations, etc.

Les symptômes moteurs peuvent être contrôlés par certains traitements médicamenteux (dopamine, agoniste dopaminergiques) et la stimulation cérébrale profonde semble une technique prometteuse. Cependant, ces traitements sont généralement inefficaces pour les symptômes non moteurs, notamment la dépression (symptôme non moteur le plus fréquent puisque touche 15% à 50% des patients). La résistance fréquente aux médicaments de la dépression dans la MP affecte sévèrement la qualité de vie des patients.

En 2022, deux méta-analyses ont été publiées sur les effets de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) sur la maladie de Parkinson :

En février, une équipe danoise menée par Søren KROGH et Helge KASCH publie dans Journal of Rehabilitation Medecine (IF 2.9 Rang C), une méta-analyse des RCT sur “l’efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive pour améliorer la fonction des membres inférieurs chez les personnes souffrant de troubles neurologiques” (disponible ici). Les données combinées de 27 études portant sur divers troubles neurologiques (AVC, maladie de Parkinson, troubles médullaires) suggèrent que la stimulation rTMS réelle a eu des effets positifs (comparativement à une stimulation placébo) spécifiquement sur la récupération des capacités de marche et sur la force musculaire maximale des jambes dans la maladie de Parkinson. En revanche ils ne trouvent pas d’effets sur l’équilibre et la mobilité. Ils concluent que des études supplémentaires seraient nécessaire pour extrapoler les résultats.

En mai, Li et al. (Université de Shangaï) publie une méta-analyse intitulée “Effets de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive sur les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson : une méta-analyse” dans Neurorehabilitation and Neural Repair (IF 4.8, rang A), le journal officiel de l’association Américaine de neuroréhabilitation (disponible ici). 32 articles ont été inclus et leur résultats montrent que la rTMS soulage les symptômes moteurs des patients atteints de MP notamment en avec une stimulation Haute Fréquence sur le cortex moteur M1, avec des effets thérapeutiques significatifs sur les fonctions motrices des membres supérieurs (SMD à 1,93) et inférieurs (SMD 0,88), mais également sur l’akinésie (SMD 1,17, 95), la rigidité (SMD 1,02) et les tremblements (SMD 0,91). Ils concluent que la rTMS est un traitement efficace des symptômes moteurs de la MP et que des protocoles de stimulation individualisés pour les différents symptômes pourraient améliorer encore plus son efficacité clinique.

Conclusion : ces études soulignent de nouveau l’intérêt de la rTMS dans le traitement des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, confirmant ainsi la méta-analyse de 2020 publiée dans une revue moins prestigieuse (Medicine (Baltimore) IF 1.8, rang D, ici) qui concluait déjà à l’efficacité de la technique, en HF sur M1 pour les symptômes moteurs et sur le CPFDL pour les symptômes dépressifs.

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